Toquey si gausas, touches-y si tu l’oses… Si la devise d’Orthez ne semble guère engageante, elle témoigne d’une histoire riche et mouvementée. Il y a une part de mystère dans les origines de la ville. Si une présence humaine est attestée depuis la préhistoire, c’est au Moyen-âge qu’Orthez entre dans l’histoire.
La ville d’Orthez se développe au Moyen-âge, au sein de la vicomté de Béarn, dont elle devient le point central lorsque Gaston VII Moncade en fait sa capitale en 1242. Ce dernier dote la ville de quelques-uns de ses joyaux architecturaux : le Pont-Vieux et le château Moncade.
C’est sur l’axe de ces deux monuments qu’Orthez se développe selon un plan urbain quasiment inchangé depuis. Le centre historique est constitué d’une succession de bourgs hérités du XIIIe siècle : le Bourg-Vieux, le Bourg Moncade et le Bourg-Neuf auxquels viennent se greffer les faubourgs Saint-Gilles et Saint-Pierre.
La dynastie des Moncade, originaire d’Espagne, s’éteint à la mort de Gaston VII. La vicomté est désormais gouvernée par la dynastie des Foix-Béarn, dont le plus illustre représentant est, au XIVe siècle, Gaston III dit Fébus, son arrière-arrière-petit-fils.
Fébus mène toute sa vie une politique d’indépendance et de neutralité au plus fort de la Guerre de Cent Ans. Fin diplomate et guerrier redoutable, il refuse l’hommage au roi de France, puis au roi d’Angleterre pour sa terre de Béarn et en proclame la souveraineté en 1347 (elle le restera jusqu’à 1620!). Sous l’impulsion de Fébus, la cour d’Orthez rayonne.
Fébus est également un homme de lettres. Son Livre de la Chasse est une œuvre majeure considérée comme un ouvrage de référence jusqu’au XIXe siècle.
Après sa mort, en 1391, la cour d’Orthez perd progressivement son éclat. Elle restera tout de même capitale jusqu’en 1464, lorsque les vicomtes de Béarn lui préfèreront Pau et son château jugé plus confortable.
Retrouvez toute les informations sur le Château Moncade ici.
Les idées de la Réforme se répandent en Béarn avec Marguerite de Navarre. À Orthez plus spécifiquement, c’est avec Jeanne d’Albret, calviniste convaincue et mère du futur roi de France Henri IV. Elle fonde l’Académie d’Orthez suivant le modèle genevois de Calvin en 1566. Orthez devient alors le foyer intellectuel du protestantisme béarnais. La ville n’est pas épargnée par les Guerres de Religion qui opposent catholiques et protestants. Les troupes protestantes, menées par Montgomery, prennent possession de la ville et incendient le château Moncade.
Les Ordonnances et Ordonnances ecclésiastiques de 1570 et 1571 consacrent le calvinisme et font du Béarn un état protestant. L’académie est promue en université en 1583 afin de porter les nouvelles idées religieuses.
Les puissantes familles protestantes constituent l’aristocratie dirigeante des États de Béarn. La mort de Jeanne d’Albret affaiblit la communauté protestante mais il faut attendre le rétablissement du catholicisme par Henri IV et l’abolition des Ordonnances en 1599 pour un retour au calme.
L’université d’Orthez disparaît en 1620 au profit de la création de l’université de Pau.
Retrouvez l’histoire de la Maison Jeanne d’Albret ici.
À partir du XVIIIe siècle, Orthez doit son essor à l’activité marchande qui s’y développe. Le commerce des salaisons, du linge ou encore de la laine font la fortune de grandes familles, comme en témoignent les maisons et les hôtels particuliers de cette époque.
Les évolutions de la vie économique ont une influence importante sur le développement urbain. Les prémices de l’urbanisme hygiéniste font leur apparition et entraînent de grands travaux d’« assainissement » : harassement des murailles, canalisation du ruisseau du Grècq, comblement des fossés, destruction des portes de la ville… C’est l’époque où se structure le centre-ville actuel. La mairie est construite en 1842 à la place de l’ancien couvent des Jacobins, la Halle Mercadieu (actuel théâtre Francis-Planté) en 1843 et le Pont-Neuf en 1846. La voie ferrée arrive Orthez en 1860.
C’est sur le plan des idées qu’Orthez s’illustre le plus. Quelques noms célèbres viennent remettre le nom de la ville à l’honneur : la famille des Reclus et des Planté, Francis Jammes, Jean-Louis Curtis. Ces noms ont marqué l’histoire des savoirs et de la littérature, de la musique ainsi que le régionalisme.
Orthez poursuit son renom au XXe siècle grâce à son équipe de basket, l’Élan Béarnais.
Issu d’un club omnisports créé en 1908 à Orthez, l’Élan Béarnais section Basket a été fondé en 1931. Il s’agit alors d’un patronage permettant aux jeunes de la ville de faire du sport.
Dès 1973, le club accède à la première division. Sous le marché couvert de la Moutète, l’Élan Béarnais écrit avec succès une belle tranche d’histoire sportive. En effet, la Coupe Korac en 1984 ouvre son palmarès. Deux titres nationaux suivent en 1986 et 1987.
Son professionnalisme grandissant empêche alors à l’Élan de poursuivre au plus haut niveau, dans une ville de 12 000 habitants. L’Élan Béarnais Pau-Orthez naît alors de l’union d’un club (Orthez) et d’une ville (Pau) en 1989.