Le Pont-Vieux

Le Pont-Vieux

Construit au XIIIe siècle par Gaston VII de Moncade puis remanié au siècle suivant, ce pont fortifié constitue au Moyen-âge l’un des rares points de franchissement du gave permettant un passage sécurisé des pèlerins et des marchandises en toutes saisons. Niché dans son décor de rochers et de verdures, avec sa tour et ses arches inégales, il est une fierté du patrimoine orthézien.

Un pont fortifié du XIIIe siècle

Contemporain du pont Valentré de Cahors, le Pont-Vieux constitue, avec sa tour-porte, l’un des plus beaux exemples d’architecture militaire défensive médiévale conservé de nos jours. Il apparaît sur les poids et les armoiries de la ville dès le XIIIe siècle et reste aujourd’hui le monument emblématique de la ville.

Une iconographie abondante permet de restituer les étapes de sa construction. Sur la première représentation connue, qui date du XIIIe siècle, l’ouvrage diffère sensiblement par sa structure. Il comprend alors une arche centrale en plein cintre défendue par deux tours crénelées. Cette construction primitive correspond aujourd’hui à la grande arche qui enjambe le gave. À l’époque, des tabliers en bois facilement escamotables en cas de danger relient le pont aux rives.

Une architecture remaniée au XIVe siècle

C’est probablement à la campagne de travaux de renforcements des édifices militaires hérités de Gaston VII et menée par Gaston Fébus vers 1370 que l’ouvrage doit sa forme actuelle.

Dès la fin du XIVe siècle, le Pont-Vieux perd sa tour côté Départ. Un châtelet renfermant un dispositif de pont-levis la remplace. Rive gauche, une arche de dégorgement en tiers point complète l’édifice. Son tablier reste en bois jusqu’en 1768. Rive droite, trois arches en tiers point sont ajoutées. Seules deux subsistent aujourd’hui. La troisième est détruite en 1860 lors de l’aménagement de la voie ferrée.

À la fin du XVIe siècle, l’iconographie présente un édifice sensiblement comparable à l’ouvrage actuel. À l’époque, de hauts parapets équipent encore le pont.

Le Pont-Vieux résiste aux charges de poudres destinées à le faire sauter lors de la retraite des armées napoléoniennes conduites par le Maréchal Soult en 1814, durant la bataille d’Orthez.

Un pont à l’origine du développement économique d’Orthez

Le site d’Orthez avec le resserrement de sa plaine alluviale et son défilé calcaire étroit est un point naturel de franchissement du gave. La construction d’un pont (certainement d’abord en bois puis en pierre) constitue alors le seul point de franchissement sécurisé du gave de toute la région.

Orthez voit alors converger les voies commerçantes et les chemins de pèlerins. Orthez devient notamment une étape importante de l’itinéraire de Saint-Jacques de Compostelle sur la voie du Vézelay. La ville perçoit alors les droits de péages sur les marchandises traversant le pont. Ils constituent des ressources importantes pour la ville, le Pont-Vieux construit en pierre en témoigne.